La Ville de Cherbourg en Cotentin


Le plus grand cimetière militaire inséré dans un cimetière civil

La ville de Cherbourg en Cotentin abrite le plus grand cimetière militaire inséré dans un cimetière civil

Dans le quartier d’Octeville, le cimetière militaire des Aiguillons (anciennement de la Duché) regroupe 700 tombes de soldats de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie. Français en majorité (581), à leurs côtés reposent des soldats belges (62), britanniques et du Commonwealth (86), portugais (1) et serbes (2).

Source : article « cimetière des aiguillons – WikiManche »

L’unique site de la guerre de Sécession en Europe

Étonnamment, la ville de Cherbourg-en-Cotentin est aussi l’unique site de la guerre de Sécession en Europe !!!

Le cimetière militaire des Aiguillons accueille également un petit carré militaire de la guerre de Sécession.

En juin 1864, au large de la rade, les habitants sont témoins d’une bataille entre deux navires, l’USS Kearsarge et le CSS Alabama, appartenant respectivement à l’Union et aux Confédérés. Les deux bateaux s’affrontent pendant près d’une heure. Le combat tourne rapidement à l’avantage des Nordistes. L’Alabama coule à environ 7 milles nautiques (13 km) de la côte française, hors des eaux territoriales, alors limitées à 3 milles (5,5 km), mais bien à l’intérieur des 12 milles (22 km) en vigueur aujourd’hui. Certains marins y trouvent la mort.

Deux membres de l’équipage de l’Alabama sont enterrés au cimetière de Cherbourg, un obélisque érigé par les officiers et l’équipage du Kearsarge à la mémoire de l’unique marin mort lors du combat.

Les marins sudistes sont George Appleby tué lors du combat, à l’âge de 60 ans et James King, tué dans les mêmes circonstances, à l’âge de 38 ans.  La victime nordiste est William Gowen, mort de ses blessures le 27 juin 1864, soit huit jours après l’affrontement.

Un mausolée portant un caducée correspond à la sépulture de l’aide chirurgien Allingham, qui n’est pas mort pendant la bataille navale, mais le 13 octobre 1865, sans doute de maladie, à bord de l’USS Frolic qui faisait escale à Cherbourg.

Petit carré militaire de la guerre de Sécession dans le cimetière de Cherbourg. Les deux obélisques sont nordistes, les deux croix sudistes.
(Avec l’autorisation de Yves Buffetaut, revue « Tranchées » N° 45)

Quant au navire sudiste CSS « Alabama », il gît à 60 mètres de fond à 12 milles (22 km) de la côte, dans les eaux territoriales françaises. Découverte en 1984, l’épave est la propriété américaine et ses objets ont été restitués au gouvernement fédéral en tant qu’État successeur de la Confédération. Le CSS Alabama est le seul site d’archéologie sous-marine contrôlé par traités internationaux.

En 1994, le canon Blakely de 3,5 tonnes et sa plateforme pivotante ont été remontés. Ils sont aujourd’hui exposés dans la Nef d’Accueil de la Cité de la Mer à Cherbourg.

L’histoire de l’Alabama fait l’objet d’un article plus complet, inséré prochainement à la revue « Avenir et Gendarmerie », revue officielle de la FNRG, avec l’accord de la Cité de la mer Gare Maritime Transatlantique Cherbourg-Octeville et Yves Buffetaut, directeur de publication des magazines Batailles et tranchées, éditions YSEC (www.ysec.fr)

Pour nos lecteurs qui souhaiteraient approfondir le sujet du CSS Alabama, Yves Buffetaut est l’auteur du livre intitulé « Le CSS Alabama, un corsaire sudiste sur les mers du globe », aux éditions Ring.

Docteur en Histoire, Yves Buffetaut a aussi écrit une quarantaine d’ouvrages sur les deux guerres mondiales et l’Antiquité. Passionné de navigation, il a obtenu le prix « Encre Marine » en 1994.

Thierry Ramoné, Délégué FNRG – GR 189 de Lannemezan


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