Un ingénieur militaire : les fours à boulets en France ?


A quoi servaient les fours à boulets en France ?


Le four à boulets est un élément à la défense côtière française au 18ème siècle. Actuellement, nous pouvons voir, en France, les vestiges de neuf de ces petites constructions, notamment en Bretagne, dans l’enceinte du Fort-la-Latte, à la pointe d’Erquy et à la pointe du Roselier de Plérin-sur-Mer (22). Ou encore sur les îles de Lérins (Sainte-Marguerite et Saint-Honorat) au large de Cannes.

Il en existe aussi dans des forts conservés aux États-Unis, en Floride : Fort-Jefferson et Fort-Marion.

Conçus par un ingénieur militaire du roi Louis XVI

Conçus par un ingénieur militaire du roi Louis XVI, ils furent construits sur les côtes françaises sous l’ordre du ministre de la Marine en 1794. Les fours avaient pour rôle de chauffer à rouge les boulets. Ces derniers, ensuite projetés sur les navires ennemis, provoquaient des incendies en plus de fracasser.

Cinq servants armaient le four. Chacun assurait une tâche bien définie, de l’apport de la munition au four jusqu’à la bouche du canon. Nous retrouvions un chargeur, un chef de feu, un décrasseur, un nettoyeur et un canonnier.

Ce dernier avait le rôle le plus dangereux. Il saisissait le boulet rouge à l’aide d’une grosse cuillère. Puis l’apportait à hauteur de la pièce d’artillerie. La bouche du canon avait reçu préalablement une gargousse de 2,800kg de poudre recouverte d’un bouchon de foin sec, puis un autre de foin humide ou de goémon. Le boulet rouge était alors introduit dans le tube du canon. Ill ne restait au canonnier-tireur qu’à assurer la mise à feu et tenter d’atteindre le navire ennemi.

Le four à boulets de la Pointe du Roselier 

Le four à boulets de la Pointe du Roselier est daté de 1794. La Pointe du Roselier était équipée de deux canons de calibre 36 au début du 19ème siècle. Il a été restauré par la commune de Plérin-sur-Mer.

Vue frontale du four de la Pointe du Roselier (Plérin-sur-Mer – Côtes d’Armor (photos de Thierry Ramoné)

Construit en pierre de taille

Le four à boulets est construit en pierre de taille (granit) avec des joints réalisés au sable de mer. L’édifice, avec un plan en ‘L’, a une longueur totale de 5 mètres et une largeur de 3, 80 mètres. Il mesure 2, 20 mètres de hauteur. La goulotte, récepteur des boulets mesure 1,30 mètre de longueur. La toiture présente un plan incliné vers l’arrière et supporte une couverture en moellons de schiste et de briques, liés par un ciment. La gueule de chargement des boulets à 3 rayures mesure 67 cm de largeur. Un petit épaulement de terre en avant du four est visible et n’est autre que le vestige fort raboté de l’ancien parapet de protection de la batterie.

(Source du présent paragraphe : Fortification et Mémoire – Le site des passionnés – De Vauban à Todt)

Croquis visible sur la pancarte explicative de l’Intercommunalité Saint-Brieuc Agglomération,
implantée à proximité du four de la pointe du roselier Plérin-sur-Mer.
Texte du présent article inspiré de la même source.

Thierry Ramoné, Délégué FNRG – GR 189 de Lannemezan