Le pigeon militaire – Pendant la Grande Guerre, chaque camp a ses « unités » de pigeons…


Un monument aux morts bien particulier


Unique en France, à Lille, un monument, honore les pigeons voyageurs morts pendant la Grande Guerre

« Il rend hommage aux pigeons voyageurs décédés pendant la Première Guerre mondiale ainsi qu’aux colombophiles fusillés. Commandé par la Fédération Colombophile Française, le monument a été érigé en 1936. Pour le construire, l’architecte Jacques Alleman s’est associé au sculpteur Alexandre Duscatoire.

Le résultat est impressionnant. Devant une colonne d’une dizaine de mètres se tient la statue d’une femme symbolisant la paix. Au-dessus d’elle, une nuée de pigeons vole. A ses pieds, un bouclier affublé d’un pigeon écrase un serpent représentant la guerre. »


Un hommage aux 20 000 pigeons voyageurs morts.

« Pendant la guerre, les pigeons voyageurs servaient à envoyer des messages. Notés sur du papier, ils étaient accrochés à la patte d’un pigeon qui pouvait faire jusqu’à des centaines de kilomètres pour les transmettre. Chaque pays possédait sa propre section colombophile. Pendant la Première Guerre mondiale, la France a fait appel à 30 000 pigeons voyageurs. Parmi eux, 20 000 sont morts sur le champ de bataille. Le monument lillois est le seul endroit qui leur rend hommage en France »

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Mourir ou tuer ses pigeons

« Ce monument est également un hommage aux colombophiles fusillés pendant la guerre. En effet, dans les zones occupées comme à Lille, les Allemands ont donné l’ordre de tuer tous les pigeons voyageurs. Pour les colombophiles qui refusaient de se plier aux ordres, c’était la peine de mort qui était appliquée. (….) »

Source : actu.fr – Lille Actu – Hauts de France – Auteure : Laurine Pollavini. Autorisation individuelle de réutilisation accordée par le rédacteur en chef de Lille Actu, Actu Pas-de-Calais et Croix du Nord.


« Vaillant » matricule 787-15 est décoré de la Médaille militaire 

La présentation de cette prestigieuse médaille par la Société Nationale d’Entraide de la Médaille Militaire, sous l’intitulé « La médaille militaire ou le bijou de l’armée » fait référence à notre volatile, Héros de la Grande Guerre, en ces termes :  

« Une médaille prestigieuse, des hommes, des femmes, des enfants au courage indéfectible, des drapeaux lourds d’un passé glorieux, mais également un pigeon. Oui, l’un de ces improbables volatiles qui se démarqua de ces milliers de pigeons soldats ayant permis de sauver de nombreuses vies humaines. Il répondait au nom de « Vaillant » et portait le matricule 787-15. Il fut lâché du Fort de Vaux le 4 juin 1916 à 11 heures 30 pour apporter à Verdun le dernier message du commandant Raynal : « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. Faites nous donner de suite toute communication optique par Souville qui ne répond pas à nos appels. C’est mon dernier pigeon ». L’oiseau fit l’objet d’une citation à l’ordre de la nation et l’on décida de lui décerner la médaille militaire. Lorsque Vaillant mourut, en 1929, une plaque commémorative fut apposée à l’entrée du fort. »

Source : Société Nationale d’Entraide de la Médaille Militaire – snemm.fr.

Citation de « Vaillant » matricule 787-15 

Pour la réussite de sa mission, le pigeon « Vaillant » obtient aussi le diplôme de la bague d’honneur et la croix de guerre 1914-1918. Sa citation est gravée sur une plaque commémorative au fort de Vaux dans la Meuse : « Malgré les difficultés énormes résultant d’une intense fumée et d’une émission abondante de gaz, a accompli la mission dont l’avait chargé le commandant Raynal. Unique moyen de communication de l’héroïque défenseur du fort de Vaux, a transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de cet officier fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colombier ».

Le journal « Le miroir » lui consacre, le 15 février 1920, un article dans sa page 12. (cliquer dans l’image)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6525289z/f11.item

Un autre pigeon est devenu célèbre 

Il s’agit de « Cher Ami », décoré de la Croix de guerre américaine pour une action en juillet 1918 en Argonne.

Le journal « Le miroir » lui consacre le 25 mai 1919, un article dans sa page 4. (cliquer dans l’image)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566237n/f4.item



A savoir :

A l’occasion d’une visite de la forteresse du Mont Valérien, il est à découvrir le dernier colombier militaire d’Europe (8ème Régiment des Transmissions), le musée de la Colombophilie militaire, ainsi que le musée des Transmissions.

Source : Suresnes – office de tourisme.

Thierry Ramoné, Délégué FNRG – GR 189 de Lannemezan